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Revue : Ces médecins genevois qui mènent une double vie

Vendredi 24 juin 2005

Ils sont musicien, chanteur ou écrivain et utilisent l'art comme « défouloir ». Rencontres.

Vous ne le saviez peut-être pas, mais votre médecin mène souvent une double vie. Une fois qu'il a fini de vous ausculter, il troque sa blouse blanche pour un habit de lumière. Musicien, peintre ou chanteur, Dr Jeckyll laisse alors la voie libre à Mister Hyde.

Ce n'est pas nouveau ! Louis-Ferdinand Céline n'était-il pas gynécologue avant d'être écrivain ? Mais le phénomène tend à se généraliser. « La médecine implique la douleur de l'être humain, tente d'expliquer Pierre-Alain Savary. Cela finit par peser. Un exutoire est alors nécessaire ... » Une statistique montre ainsi que le nombre de suicides est plutôt important dans ce métier. La pratique de l'art sert alors de « défouloir ». Elle permet aux praticiens d'oublier souffrance et maladies devant le chevalet ou derrière la caméra.

Nous avons rencontré quatre pontes de la médecine qui ont fait de « l'art » leur raison de vivre.


GIULIANA GALLI CARMINATI, PSYCHIATRE

Elle est sûrement devenue médecin parce qu'elle adorait l'odeur de désinfectant qui planait dans les hôpitaux. Giuliana Galli Carminati se spécialise d'abord dans la médecine de laboratoire. Passe ensuite un diplôme en physique. Lorsqu'elle s'installe finalement en Suisse, en 1984, avec son mari, physicien au CERN, elle opte pour la psychiatrie.

Mais l'Italienne a gardé une âme d'artiste. Lorsqu'elle quitte son bureau à Belle-Idée ou son cabinet aux Acacias, elle laisse sa sensibilité et son amour de la vie s'exprimer librement. « Je suis née comme ça. Mon grand-père était sculpteur, mon père était photographe et cinéaste. Et moi, j'ai toujours écrit ou dessiné !» Elle a déjà six recueils de poèmes, deux romans et un livre de contes à son actif. Son premier polar en français devrait même sortir ces jours prochains. « J'écris mes romans sous un pseudo et je suis toujours éditée à compte d'auteur », précise-t-elle.

Giuliana avoue pourtant avoir besoin de « tranches » libres pour créer. « Je ne me mets pas à produire dès mon arrivée à la maison. C'est impossible !» En général, elle part en vacances avec son mari et profite du calme d'une terrasse ombragée pour se mettre au clavier. « C'est peutêtre pour ça que mes enfants se sont très vite débrouillés tout seuls », conclut-elle. Avec son humour détonnant et cet accent qui fleure bon le soleil.

PIERRE-ALAIN SAVARY, DERMATOLOGUE

Depuis son chalet au-dessus de Rolle, Pierre-Alain Savary a une vue magnifique sur le Léman et les Alpes. « Je vis là depuis trois ans », précise-t-il. Ce dermatologue ne travaille plus qu'à 30 %. Exdirecteur d'une clinique privée de Genève, il a vécu sa période folle où, dit-il, il a gagné beaucoup d'argent, trimant jour et nuit, mais où il n'était pas forcément heureux.

« Les circonstances de la vie ont fait que je me suis réorienté », avoue-t-il. « J'avais l'impression désagréable d'être engagé dans un giratoire sans sortie ... » Orphelin, Pierre-Alain Savary décide d'abord d'écrire une autobiographie: Hymne à l'amour d'un misogyne passionné. « Afin de me libérer de mes souffrances intérieures ». Cette publication le pousse à s'intéresser aux conditions de vie des orphelins suisses jusqu'aux années 70. A tel point qu'il va créer prochainement une fondation pour leur venir en aide.

« Mais, dans ma vie, le plus important, c'est ma corde musicienne », lâche-t-il. Chanteur baryton, pianiste, le Genevois organise régulièrement des spectacles « pour rendre l'opéra accessible au plus grand nombre ». Le succès est tel qu'il a été contacté par Robert Hossein — un expatient ! — pour « vulgariser » le Don Giovanni de Mozart à Paris.

BÉATRICE DESLARZES, SPÉCIALISTE ORL

« Mon père ne voulait pas entendre parler de carrière musicale », lance Béatrice Deslarzes. C'est donc sur l'air de « passe ta matu d'abord », que la patricienne traverse l'adolescence. D'abord laborantine, elle entre en Faculté de médecine à 30 ans. Normal, la famille a quasi fait allégeance à Hyppocrate. La jeune femme emboîte donc le pas de ses deux frères. Mais en cachette, elle étudie le jazz et rate son premier rendez-vous avec la gloire. « Je devais jouer avec Sydney Bechett à Lausanne, mais mes parents se sont interposés ». Alors ? La spécialiste ORL attend de coiffer la cinquantaine pour réunir d'abord un quartet de jazz avant de fonder, il y a cinq ans, « Bea la mamie de l'électro ». Elle crée ses propres musiques, écrit ses textes et chante sur scène. Et côté paroles, « Bea » n'y va pas de main morte. Elle dénonce la léthargie ambiante, l'hypocrisie du monde. Bref, les prisons de la vie. Ni ses patients ni ses étudiants ne semblent traumatisés par les activités scéniques du Dr Deslarzes. « Au contraire, certains ont assisté à mes concerts applaudissant à tout rompre. » Fatalement, la mamie de l'électro jongle avec son emploi du temps. « Pas envie d'être une vieille schnock qui va faire la Croisière s'amuse avec la gériatrie. » Si c'était à refaire, elle s'inscrirait à la Star'Ac, pas au propédeutique.

BERTRAND KIEFER, MALADIES INFECTIEUSES

Son avenir semblait tout tracé.

Médecin, spécialité: maladies infectieuses. Bertrand Kiefer aurait pu se lancer dans une carrière académique. Sauf que, déjà sur les bancs de l'amphithéâtre, il est intrigué par le mystère de Dieu. « Comme d'autres sont captivés par le pôle Nord », explique-t-il. Il troque donc la blouse blanche pour la soutane. Après le séminaire de Fribourg, il part pour Rome préparer une thèse consacrée à la bioéthique. C'est en 1988 qu'il devient prêtre. Mais le Grand Ordonnateur de toute chose n'a pas encore fini de bousculer l'existence du jeune curé. « Quand j'ai quitté les ordres, je me sentais un peu comme quelqu'un qui vient de divorcer et qui n'a plus de profession ni de maison », dit-il. Ainsi, après avoir confessé les âmes, il décide de les soigner. « J'avais été engagé dans un centre de thérapies brèves. » Mais déjà contaminé par le virus du journalisme, il fait quelques piges pour le défunt Journal de Genève avant d'être nommé rédacteur en chef du magazine

Médecine et Hygiène récemment devenu La Revue médicale suisse. Et comme son appétit est insatiable, il intègre, il y a six ans, la direction d'une coopérative d'éditions (revues et ouvrages médicaux et littéraires). Bertrand Kiefer n'aurait pas voulu être un prêtre raté. Il est un médecin-journaliste accompli.

ADELITA GENOUD ET JEAN-DANIEL SALLIN

 

 
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